16/04/2012
Comme une soupe façon khao poun, à la mode lao
Ayant baigné dans les odeurs d'épices africaines et les saveurs antillaises pendant une grande partie
de mon enfance, ma cuisine est naturellement celle de l'ouverture du monde. J'ai aussi fait voyagé mes
papilles vers d'autres horizons culinaires juste par curiosité ou grâce à la rencontre des bonnes
personnes sur mon chemin. Le dernier continent visité ,gustativement parlant, a été celui de l'Asie que
je connaissais, comme beaucoup de monde, à travers les clichés du "restau chinois" : les nems,les
rouleaux de printemps, le porc au caramel, et les plats en sauce francisés et bourrés de glutamate,
l'additif qui te file mal à la tête à peine sorti des lieux( eh oui encore un truc toxique je te dis ...tiens
regarde ici, le E621) , avec en prime les vêtements imprégnés de l'odeur de friture rance. Autant dire
qu'il fallait que ce soit un très bon restau asiatique avant de consentir à y mettre les pieds...C'est
comme ça que j'en suis venue à compulser divers bouquins, à fréquenter quelques blogs comme celui
de Dara et à me lancer à l'aveuglette dans la cuisine asiat' sans plus de références. Le plus, ça a été
vraiment la rencontre avec Sipa et sa famille laotienne, il y a 8 ans , qui nous a fait découvrir sa culture
et sa cuisine par la même occasion, une cuisine qui fait la part belle aux légumes et aux herbes
aromatiques de son pays d'origine. Car Sipa est une déracinée qui a enduré des choses difficiles , elle
est forte et vaillante, car elle sait d'où elle vient et quelles sont les vraies valeurs de la vie, de celles qui
font son essence.
Je ne compte plus les occasions de partage et de découverte, les moments de délire et de fous rire. Sipa
c' est une amie simple, généreuse et accueillante comme le sont les peuples d'Orient. Tailler des radis
ensemble pour former de jolies fleurs une fois plongés dans l'eau glacée ou couper des bambous à la
machette pour servir de tuteurs dans nos potagers voisins deviennent finalement des moments de rare
complicité comme on n'en fait plus dans les pays occidentaux. On se sent bien chez elle où , comme
dans son pays d'origine,une soupe savoureuse et consistante est souvent servie à chaque repas.
Cette petite soupe bidouillée lui rend hommage, à elle qui ne me lit jamais ici, et symbolise pour moi
l'accueil et le partage, comme on aimerait les voir plus souvent dans nos sociétés européennes aux
relations souvent superficielles et si décevantes. Dans la vraie recette, celle se sa maman, que j'ai
apprise à faire avec elle, on fait soi-même le bouillon avec de beaux gros morceaux de poulet et leurs
os...et puis, ya pas de crevettes, hein, le Laos, coincé entre la Thaïlande , le Cambodge et le Vietnam est
un pays sans bord de mer.
Mais, je suis comme ça, moi, quand je me sens bien quelque part, j'y apporte aussi un peu de moi...
07:15 Publié dans Recettes Salées | Tags : soupe asiatique, lao, khao poun, laos, poulet, lait de coco, citronnelle, combava | Lien permanent | Commentaires (7) | Imprimer | Facebook | | |